1. Les perspectives financières du GPD 2001 sont gouvernées par l'annonce du Budget fédéral 2000: «Le financement des trois prochaines années a également été augmenté afin d'améliorer la capacité de la Défense nationale de participer aux activités de maintien de la paix, de moderniser les biens d'équipement et de régler les problèmes de la qualité de vie chez les militaires.»
2. Cette annonce rehaussait considérablement le Programme des services de la Défense, prévoyant des augmentations différentielles annuelles de 400, 550 et 600 millions de dollars pendant les trois prochains exercices. Des précédents positifs ont également été établis en ce qui concerne deux autres questions qui sont critiques à l'intégrité du Programme, à savoir:
a. la reconnaissance explicite et la compensation des changements dans les nniveaux de prix, tant pour l'ensemble du programme que pour les ajustements économiques touchant les effectifs, et
b. les fonds additionnels pour les activités opérationnelles qui entraînent dans le courant d'un exercice, des coûts dépassant un niveau convenu.
3. En termes de dépenses en dollars absolues, le Canada occupe toujours le milieu parmi les 19 membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), au rang des Pays-Bas et de l'Espagne. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemgnage, l'Italie et la Turquie - dans cet ordre - sont les six plus gros dépenseurs de l'OTAN, selon les estimations de 1999. Les augmentations annoncées stabiliseront les fonds que le Canada consacre à la défense, à environ 1,1 p. 100 du produit intérieur brut (PIB). Cela est significatif au sens que le déclin dans le financement de la défense depuis une décennie a été freinée; en fait, elle se maintient désormais au rythme de la forte croissance économique réelle que connaît le Canada depuis les dix dernières années.
4. Le tableau 1-1 expose les perspectives de l'ensemble du programme durant la période de planification du GPD.
1. Politique de défense. La politique de défense en vigueur est énoncée dans le Livre blanc sur la défense de 1994. Six ans après sa publication, ses grands principes demeurent valides:
a. Le monde est toujours instable et imprévisible.
b. La nécessité de maintenir des forces maritimes, terrestres et aériennes polyvalentes et aptes au combat - élément essentiel de la politique du Canada en matière de défense - a été renforcée durant les six dernières années.
c. Comme cela s'est démontré continuellement au Canada et dans les opérations internationales, les rôles prescrits aux Forces canadiennes demeurent valides.
2. Cadence opérationnelle. Mais certianes des hypothèses sous-tenantes du Livre blanc relativement au déploiement des Forces canadiennes ont évolué. Notamment, le rythme actuel des opérations militaires n'a pas été prévu par le document. Les directives prévoyaient que les Forces canadiennes seraient sélectives dans leurs engagements internationaux et que les déploiements se feraient tôt afin que d'autres puissent prendre la relève. En fait, pendant que les effectifs des FC chutaient de 88 000 membres en 1989 à 60 000 aujourd'hui, le nombre de missions a grimpé sensiblement. Les militares canadiens ont dû se déployer dans 65 opérations depuis 1989, contre 25 opérations pendant toute la période de 1948 à 1989. De plus, il n'était pas prévu que les Forces canadiennes déploieraient constamment jusqu'à 4 000 membres dans des opérations de grande envergure pendant des périodes prolongées.
3. Nature des opérations militaires. Le caractère des opérations militaires évolue. Les missions deviennent plu complexes, plus exigenates et plus dangereuses. Comme la preuve en a été faite au Kosovo, les nouvelles technologies comme le véhicule de reconnaissance Coyote et les munitions à guidage de précision ont des répercussions notables sur la conduite des opérations militaires. Lorsqu'elles sont en mission à l'étranger, les Forces canadiennes se retrouvent plus souvent au centre de vastes réseaux d'intervenants qui participent aux opérations d'application, de soutien à l'ordre public et de prestation du secours d'urgence et de l'aide humanitaire. Que ce soit sous l»égide des Nations Unies, de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, de coalitions de pays animés des mêmes sentiments ou d'un nombre plus croissant d'organisations non gouvernementales (ONG), les Forces cnadiennes évoluent plus régulièrement au sein d'une équipe multinationale.
4. Capacités stratégiques. D'après les indications du gouvernement, il est clair que le Canada jouera un rôle actif et indépendant sur la scène mondiale, et qu'il entend mettre plus souvent en lumière la promotion de la sécurité humaine à l'intérieur de notre politique étrangère et de défense. Les dernières opérations menées dans les Balkans et en Asie du Sud-ouest témoignent de l'importance d'une intervention rapide et de capacités de déploiement planétaire pour confronter les conflits et alléger la souffrance humaine. À l'heure actuelle, il existe chez les Forces canadiennes une insuffisance au niveau de la portée et des capacités de transport requises pour réaliser un déploiement rapide de forces dans le monde, ainsi qu'au niveau des ressources stratégiques de ravitaillement en vol.
5. Personnel, immobilisations et infrastructure. Le ministère de la Défense est confronté à de gros défis au plan du personnel, des immobilisations et de l'infrastructure. La course pour se procurer une main d'œuvre qualifiée devient plus serrée, la rapidité des changements technologiques exige une formation et un programme de perfectionnement permanents, et la cadence opérationnelle élevée a des conséquences autant sur les effectifs militaires que civils. Au chapitre des immobilisations, une bonne partie du parc de matériel des Forces canadiennes est au bord de la désuétude, ce qui entraîne une augmentation des coûts en aval en raison du vieillissement de l'équipement, du dépassement des technologies et de la montée des coûts d'entretien. La vaste infrastructure de la Défense constitue un autre domaine d'inquiétude. Une proportion grandissante de cette infrastructure vieillit au point de perdre toute utilité, étant donné que le Ministère manquait dernièrement les moyens de consacrer des fond suffisants à son entretien dans le long terme.